

TITRE This is an oil painting. Portrait of Empress Linda of Île-de-France
SUPPORT  Huile sur toile avec feuilles d’or
DIMENSIONS   W 59 cm x L 31 cm x H 51 cm (Weight 13.7 kg – 30 lbs)
TOILE TOTALE UTILISÉE   214 cm x 214 cm (7 ft x 7 ft)
DURÉE DE FABRICATION 19 Months
OBSERVATIONS: LE TROISÈME EMPIRE Ce projet remet en question les hypothèses héritées qui continuent de gouverner l’ontologie de la peinture à l’huile. Ancré dans une décennie d’expérimentations approfondies débutées en Californie, il introduit le néo-exnoïsme, une méthode qui revendique l’autonomie de la peinture comme corps dans l’espace, et non comme surface plane.
Par la compression et la superposition délibérée de matériaux historiquement reconnus, toile, gesso et peinture à l’huile, ces œuvres, qualifiées par l’artiste de paint-bodies, s’étendent vers une présence dimensionnelle. Elles refusent les restrictions traditionnelles de la peinture à l’huile à la logique plane des quadrilatères, affirmant une physicalité indépendante qui ne peut être réduite à la longueur et à la largeur.
Le projet aborde deux échecs d’observation intimement liés: le premier concerne la peinture elle-même, longtemps évaluée selon des critères privilégiant la surface plutôt que l’agency matérielle; le second touche les considérations superficielles attachées aux corps architecturaux de Paris, marquées par la minimisation de la présence africaine durant l’ère haussmannienne de construction, qui coïncida avec l’abolition de l’esclavage sous le Deuxième Empire.
Cette collection évolutive s’appuie sur un cadre afro-surréaliste et sur l’engagement direct de Muizz avec les membres de la diaspora africaine résidant de manière permanente à Paris. Intervenant en leur nom, Keariene évoque et incorpore ce qui a longtemps été négligé dans le récit traditionnel de l’identité architecturale de la ville, intégrant structurellement les descendants africains à travers le portrait d’une nouvelle narration, coexistante avec la grandeur de l’architecture impériale et confrontée aux réalités précaires des communautés post-coloniales.
Dans ce contexte, Paris n’est pas seulement un décor, mais un terrain nécessaire. La culture visuelle de la ville, son architecture coloniale et le savoir vécu de ses résidents diasporiques sont indissociables des racines conceptuelles de Observations: Le Troisième Empire. Chaque œuvre occupe l’espace comme figure de résistance à l’effacement, affirmant que certains corps, artistiques et humains, ne peuvent être contraints à la surface des choses.
This is an oil painting. Portrait of Empress Linda of Île-de-France est la première peinture de cette série, inspirée d’une femme nommée Linda, rencontrée par l’artiste sur le Boulevard de Strasbourg dans le 10e arrondissement.
2024 Finaliste Bourse Guggenheim
2025 Prix Fabuleuse Signature Nominée
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Quai des Grands Augustins
Oil and Gold Leaf on Affiche
120 cm x 185 cm (4 ft x 6 ft)
Fondation Signature Institute de France 2023 Nominee
PEAU DE PARIS est un hommage à la tradition du collage urbain du Nouveau Réalisme, en résonance avec Jacques Villeglé, éclairant les conséquences culturelles et créatives d’une société de plus en plus dématérialisée. Alors que l’infrastructure numérique prend rapidement le pas sur la ville, les affiches tactiles du métro, véritable pilier de la pratique affichiste, sont menacées d’extinction. Le présent est sur le point de devenir le passé nostalgique de ce qui constituait autrefois un archive physique de mémoire collective et d’expression urbaine, désormais en péril face à l’effacement numérique, alors que la « peau imprimée » de Paris sera remplacée par le froid éclat temporaire des écrans.
Dans cette série, Keariene Muizz explore la ville comme un corps vivant et les surfaces stratifiées qui fonctionnent comme sa peau, engageant la vie pluristratifiée de Paris, à la fois en surface et sous-terre à travers les affiches du métro abandonnées, des matériaux qui circulent sous les rues comme des organes vitaux, qu’elle transforme en derme de ses peintures, témoignant de la régénération constante de la ville. Les œuvres résultantes opèrent à la fois comme un portrait en accéléré et une biopsie, les affiches marquant des instants temporaires du présent qui ne se répéteront jamais. Elles examinent ce que la ville choisit d’exposer et ce qu’elle dissimule sous son épiderme, non seulement là où elle brille, mais là où elle s’étire, se cicatrise et endure silencieusement. En superposant l’exalté et le délaissé, Muizz crée un pont entre le passé de Villeglé et le Paris de son présent, surface et structure, les mascarons tangibles et l’éphémère, l’illusion et l’infrastructure.
L’approche de Muizz reconnaît des précédents tels que les premières pratiques affichistes de Villeglé, mais diverge par une auteurisation intentionnelle: plutôt que de présenter la dégradation comme artefact, elle construit une surface renouvelée. Ses touches dorées et ses superpositions picturales font écho au « visage » lumineux de Paris au-dessus du sol: monuments, effigies et splendeur orchestrée qui forment son visage public. Les gestes proches du graffiti confrontent la discipline formelle de la peinture à l’huile, fusionnant tradition et rythme contemporain. Par cette fusion des mondes, l’œuvre révèle l’énergie circulant entre l’architecture de surface et les réseaux souterrains qui soutiennent Paris, tunnels oubliés, lignes de métro croisées, histoires et résidus psychologiques réprimés de la vie quotidienne. Les peintures de Muizz fonctionnent comme des portails traduisant ces courants cachés en expériences viscérales, ressuscitant la posture des monuments tout en exposant la vitalité de ce qui se trouve en dessous.
Sa stabilisation et réactivation de ces vestiges urbains met l’accent sur la préservation plutôt que l’érosion, déclarant que les récits fugaces des voyageurs quotidiens méritent une permanence.
"Pour comprendre l’âme d’une ville, il faut en tracer la peau." —Keariene Muizz
Réalisé avec l’aide de la RATP. L’accès accordé par les autorités de transport du métro parisien rend cette collection particulièrement distincte. La surface traditionnelle sur toile, présente dans la plupart des peintures, a été totalement abandonnée. Renonçant aux contraintes du coton et du lin, l’artiste utilise exclusivement les affiches grand format qui ornent les organes du souterrain, localisant la mémoire par des instantanés in situ de Paris en temps réel et transformant des médias temporaires en œuvres durables.
*Remerciements particuliers à Skip Arnold, Mme Dozias, Mme Smalto, Aloïce, RATP, et la RATP et les employés de la RATP qui mettent à jour les affiches ainsi que leurs collaborateurs.
2023 Prix Fabuleuse Signature Nominee
Fondation Signature Institute de France
Visites d’Atelier Remarquées en Résidence
Distinctions
L’artiste Keariene Muizz présentant la collection Peau de Paris devant le jury
 Fondation Signature Institut de France
FOUND Paris documente la métamorphose des déchets, transformant les objets abandonnés en un reportage visuel qui capture le potentiel latent inscrit dans les artefacts issus de la migration interne au sein de la ville.
La série s’approprie des objets délaissés, entassés dans les rues et grands boulevards de Paris, souvenirs qui incarnent d’anciens états d’être et rituels, fragments d’identité et résidus d’histoires oubliées qui auraient autrement été abandonnés. Dans une métropole où les procédures municipales attribuent des codes alphanumériques pour gérer le flux des résidents en transit et la mise au rebut des objets domestiques indésirables, se crée involontairement un stockage d’activité humaine, devenant des archives involontaires du passage des habitants. Ici, Muizz intervient, interrompant les schémas de gaspillage dans le rythme bureaucratique bien organisé de la ville afin d’extraire une valeur esthétique de ces routines épisodiques.
Inspirée par le concept freudien de « souvenirs-écran » exploré dans La Psychopathologie de la vie quotidienne, la série postule que des objets apparemment mineurs ou jetés contiennent des traces d’expérience, des associations entrelacées et des héritages refoulés. Chaque objet fonctionne comme un souvenir-écran: un composant de la vie vécue qui dissimule tout en préservant, à la fois personnel et intime, collectif et socialement résonant.
En élevant l’expendable au rang d’art, la vie secondaire des déchets est réincarnée et le rythme improvisé du quotidien post-Covid devient poétique et ludique.
FOUND Paris agit comme une forme d’archéologie communautaire, révélant une strate cachée de la vie qui reflète la continuité entre art de rue, intervention éco-consciente et pratique picturale non conventionnelle, reliant un langage visuel contemporain tout en préservant les empreintes de survie et les instants qui auraient autrement été perdus. La série interroge les frontières entre le public et le privé, l’insécurité et la permanence, l’intention et le hasard.
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